prescrire.org > Tous les articles en Une > Les articles en Une depuis 2002 : 2012 > Cancer de la prostate : trop d'effets indésirables du dépistage par dosage du PSA

Article en Une : Archives

Chaque mois, la Rédaction publie des informations en accès libre.

2012 : 1 | 30 | 60 | 90 | 120 | 150

Cancer de la prostate : trop d'effets indésirables du dépistage par dosage du PSA

L’intérêt clinique d’un dépistage des cancers de la prostate par dosage du PSA n’est pas démontré, alors que ses effets indésirables sont avérés.

Les hommes atteints de cancer de la prostate restent longtemps asymptomatiques. Chez les personnes âgées ayant un cancer localisé bien différencié, le cancer ne modifie habituellement pas ou peu l’espérance de vie.

Le dépistage du cancer de la prostate est effectué par un dosage sanguin du PSA (antigène prostatique spécifique), associé ou non au toucher rectal.

Selon les essais cliniques disponibles début 2012, le dépistage n'a pas d'efficacité démontrée pour réduire la mortalité par cancer de la prostate.

Environ 70 % des hommes ayant un taux de PSA considéré "positif" n’ont en fait pas de cancer de la prostate. Ces résultats faussement positifs inquiètent les patients et provoquent la répétition de biopsies prostatiques aux effets indésirables fréquents : présence de sang dans le sperme (environ 50 % des cas), présence de sang dans les urines (environ 20 % des cas), rétention aiguë d’urine, infections, septicémie.

30 % à 80 % des cancers détectés par le dépistage n’auraient pas compromis la santé des patients s’ils avaient été ignorés. Ces diagnostics "par excès" exposent inutilement les patients aux effets indésirables à long terme du traitement chirurgical et de la radiothérapie : incontinence urinaire (5 % à 25 % des patients traités), troubles de l’érection (40 % à 80 % des patients traités), et conséquences psychologiques. La radiothérapie expose à un risque de cancers de la vessie et du rectum.

Début 2012, l’intérêt clinique du dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA n’est pas démontré. Les patients doivent être informés de l'évolution naturelle des cancers localisés de la prostate et des effets indésirables du dépistage.

©Prescrire 1er mars 2012

"Dépistage des cancers de la prostate par PSA" Rev Prescrire 2012 ; 32 (341) : 207-209. (pdf, réservé aux abonnés)

Lire le texte complet
Pdf, réservé aux abonnés