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Cancers de l'ovaire : ne pas dépister

Un vaste essai clinique évaluant le dépistage du cancer de l’ovaire n'a montré aucune diminution de la mortalité totale, ni de la mortalité par cancer de l'ovaire. Des complications graves d'interventions chirurgicales inutiles ont été observées.

Les cancers de l'ovaire sont souvent diagnostiqués à un stade avancé, du fait de l'inconstance des symptômes et de leur manque de spécificité. La durée de survie est corrélée au stade du cancer au moment du diagnostic.

L'effet d'un dépistage systématique sur la mortalité par cancer de l'ovaire a été évalué dans un vaste essai aux États-Unis d’Amérique. Plus de 78 000 femmes âgées de 55 à 74 ans, sans antécédent de cancer colorectal, du poumon ou de l'ovaire, et n'ayant pas d'antécédent familial particulier de cancer du sein ou de l'ovaire, ont été suivies pendant 12 ans ou plus pour la moitié d'entre elles. Une échographie transvaginale et un dosage d'un marqueur tumoral (le CA 125) ont été proposés aux femmes du groupe dépistage, puis annuellement pendant trois ans, suivi du dosage du facteur tumoral seul pendant encore 2 années.

Au total, environ 0,6 % des femmes ont eu un cancer de l'ovaire diagnostiqué. La mortalité par cancer de l'ovaire a été similaire dans les deux groupes, de même que la mortalité totale. Les cancers découverts à un stade avancé ont représenté environ 77 % des cas, sans différence entre les groupes.

Dans le groupe dépistage, près de 10 % des femmes ont eu un résultat faussement positif, c’est-à-dire qu’elles ont été diagnostiquées à tort comme ayant un cancer de l’ovaire. Parmi celles-ci, environ un tiers ont subi une intervention chirurgicale et 15 % ont eu des complications sévères.

Chez les femmes sans symptôme de cancer, en l'absence de facteur de risque particulier de cancer de l'ovaire, le dépistage par échographie transvaginale et dosage sanguin d'un marqueur tumoral ne réduit ni la mortalité totale, ni la mortalité par cancer de l'ovaire, et conduit à une augmentation injustifiée des interventions chirurgicales exposant des femmes à des complications parfois graves.

Mieux vaut déconseiller ce dépistage.

©Prescrire 1er février 2012

"Dépistage des cancers de l'ovaire : délétère" Rev Prescrire 2012 ; 32 (340) : 129. (pdf, réservé aux abonnés)

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Pour en savoir plus :

Les cancers épithéliaux
de l'ovaire, en bref
Rev Prescrire 2008 ;
28 (293) : 201.
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Pas de dépistage
systématique du cancer
de l'ovaire
Rev Prescrire 2004 ;
24 (255) : 778.
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