En France, en 2008, la méthadone sous forme de gélules (Méthadone AP-HP°) a été commercialisée pour la substitution dans les dépendances aux opioïdes avec des restrictions visant à en encadrer l'usage et à limiter les détournements, notamment : autorisation uniquement en relais de la forme sirop ; prescription initiale semestrielle réservée aux médecins exerçant en Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) ou aux médecins hospitaliers spécialisés dans les soins aux patients toxicomanes. Le parcours de mise en œuvre du suivi du traitement était parfois compliqué, contraignant des patients suivis en ville à retourner en consultation à l'hôpital ou au Csapa tous les six mois.
Depuis mi-2011, les modalités de prescription des gélules de méthadone ont été assouplies et alignées sur celles du sirop. Ainsi, seule la prescription initiale des gélules est à réaliser par un médecin de Csapa ou un médecin hospitalier spécialisé en toxicomanies. Tous les renouvellements peuvent être effectués par le médecin traitant habituel. La prescription des gélules de méthadone reste autorisée uniquement chez les patients stabilisés depuis un an au moins avec la forme sirop.
L'assouplissement des modalités de prescription des gélules de méthadone était attendue par de nombreux soignants et patients. La méthadone est un médicament de choix pour les patients dépendants aux opioïdes, et la forme gélule offre des avantages pour certains d'entre eux qui sont gênés par le goût désagréable du sirop, sa présentation peu discrète et encombrante, etc.
Les patients concernés doivent être avertis des risques mortels auxquels expose la méthadone en cas de surdose, dès environ 1 mg/kg en cas d'ingestion par des enfants ou des adultes non accoutumés aux opioïdes. Les gélules de méthadone sont conditionnées en plaquettes sécurisées, mais des cas d'ingestions accidentelles par des enfants sont survenus avec des gélules sorties de leur plaquette.
©Prescrire 1er février 2012
"Méthadone gélules : renouvellement de prescription moins contraignant" Rev Prescrire 2012 ; 32 (340) : 106. (pdf, réservé aux abonnés)
