Le millepertuis, plante traditionnellement utilisée dans les humeurs dépressives, est largement utilisé. Cependant, certains de ses composants peuvent interférer avec de nombreux médicaments, en augmentant leur élimination : antivitamine K, contraceptifs hormonaux, etc. Il expose à un risque de moindre efficacité thérapeutique des médicaments associés. À l’inverse, à l’arrêt de la phytothérapie, des signes de surdosage peuvent survenir.
Dans son numéro de janvier, la revue Prescrire présente les résultats d’une étude allemande montrant que la majorité des patients qui prenaient un traitement à base de millepertuis n’en ont pas fait part aux soignants. 150 patients hospitalisés dans un service de médecine ont été interrogés, notamment sur tous les médicaments pris avant leur hospitalisation. Parallèlement, des dosages de certains composants du millepertuis ont été réalisés chez chacun de ces patients. 75 % des patients prenant effectivement du millepertuis n’en avaient pas fait part aux soignants, alors que certains médicaments prescrits pendant l’hospitalisation étaient susceptibles d’interagir en cas de prise concomitante de millepertuis.
La revue Prescrire conclut que lorsqu'ils sont interrogés par les soignants, les patients ne doivent pas oublier de préciser toutes leurs habitudes thérapeutiques, y compris les traitements à base de plantes, les compléments alimentaires, la contraception orale, l'homéopathie, les gouttes pour les yeux, etc.
©Prescrire 1er janvier 2006
"Phytothérapie : rarement signalée spontanément" Rev Prescrire 2006 ; 26 (268) : 27. Télécharger (pdf, 76 Ko).
