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Sibutramine : un apparenté aux amphétamines à surveiller

Tous les coupe-faim amphétaminiques ont été retirés du marché, sauf la sibutramine (Sibutral°), suite à des effets indésirables cardiovasculaires graves. L'utilisation de la sibutramine devrait faire l'objet d'une surveillance active.

Dans son numéro d'octobre, la revue Prescrire rappelle que les médicaments dérivés amphétaminiques, utilisés de longue date comme coupe-faim, n'entraînent une perte de poids qu'en cas de poursuite du traitement à long terme, et sans qu'un bénéfice en termes de morbidité et mortalité ne soit démontré. Leurs effets indésirables sont essentiellement cardiovasculaires et neuropsychiatriques, avec un risque de dépendance et de toxicomanie. Les premières alertes datent de la fin des années 1960.
Après une lente prise de conscience, des effets graves, notamment cardiovasculaires, ont justifié le retrait du marché des amphétaminiques coupe-faim : hypertension artérielle pulmonaire parfois mortelle, et atteinte grave et généralement irréversible des valves cardiaques, plus fréquentes en cas de traitement prolongé.
La sibutramine est un coupe-faim apparenté aux amphétaminiques. Son dossier d'évaluation préliminaire n'a pas mis en évidence d'anomalie des valves cardiaques, mais ce dossier ne comportait sur ce point que deux études de faible effectif. La pharmacovigilance n'a pas montré jusqu'à présent d'hypertension artérielle pulmonaire, mais la prudence reste de mise. La prescription de sibutramine est devenue restreinte à certains médecins spécialistes. La revue Prescrire demande que l'utilisation de ce médicament fasse l'objet d'une surveillance active de ses effets indésirables.

©Prescrire 1er octobre 2003

"La saga des anorexigènes amphétaminiques" Rev Prescrire 2003 ; 23 (243) : 672-676. Télécharger (pdf, 134 Ko).