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Ménopause : risques cardiovasculaires et de cancer du sein liés à l'hormonothérapie substitutive

Un grand essai clinique a montré que le traitement hormonal substitutif des femmes ménopausées augmente les risques cardiovasculaires et de cancer du sein. Une donnée à prendre en compte, dans l'attente d'autres études.

Le traitement hormonal substitutif associant estrogène et progestatif est utilisé chez la femme ménopausée dans le cadre du traitement des troubles associés à la carence en estrogènes (bouffées de chaleur, troubles génito-urinaires, etc.).
Un essai américain mené chez plus de 16 000 femmes ménopausées a évalué les effets à 5 ans d'une association estroprogestative (différente de celles couramment utilisées en France). Les risques cardiovasculaires (en particulier phlébites et embolies pulmonaires) et la fréquence des cancers du sein sont apparus augmentés chez les femmes traitées par rapport aux femmes sous placebo. L'effet bénéfique du traitement dans la prévention de certaines fractures est confirmé. Le traitement semble avoir aussi un effet protecteur contre les cancers du côlon. Au total, le traitement substitutif a entraîné un excès de 19 événements défavorables graves pour 10 000 femmes traitées par an, par rapport à celles qui n'en prenaient pas, mais sans excès de mortalité identifié.
La revue Prescrire souligne dans son numéro de janvier que ces données doivent être prises en compte. Les femmes concernées doivent être informées des risques possibles mais également des bénéfices du traitement, afin d'éviter notamment tout dérapage vers d'autres produits moins bien évalués (DHEA, tibolone (Livial°), etc.). Il reste nécessaire d'évaluer les avantages et les risques à long terme des associations estroprogestatives couramment utilisées en Europe.

©Prescrire 1er janvier 2003

"Hormonothérapie substitutive de la ménopause : des risques cardiovasculaires" Rev Prescrire 2003 ; 23 (235) : 27-33. Télécharger (pdf, 177 Ko).