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Choisir la moindre dépendance

L

e cheminement pragmatique de

Prescrire

, revue et organisme

d’information et de formation permanente des professionnels

de santé, sans publicité ni subvention, ni sponsor ni actionnaires.

Prescrire

est née, à la fin des années 1970, d’un constat simple :

s’informer et se former en toute objectivité pour un exercice

professionnel de qualité exige de ne pas dépendre financièrement

des firmes du domaine de la santé. Car la raison d’être de ces

firmes n’est pas de construire un système de santé efficient,

au service des patients, assurant l’accès de tous à des soins de

qualité. Leur horizon se construit en parts de marché, en permis de

commercer, obtenus au plus vite et maintenus le plus longtemps

possible, en chiffres d’affaires et en profits les plus élevés possibles,

au service de la firme et d’actionnaires.

Le choix des fondateurs de

Prescrire

s’est alors porté sur l’obtention

d’une subvention ministérielle, en soutien d’une démarche somme

toute d’intérêt général. Ils ont pu constater ensuite qu’on est

toujours dépendant, en fin de compte, de celui qui paie.

L’équipe Prescrire a donc décidé de choisir l’indépendance totale,

c’est-à-dire de dépendre des seuls professionnels de santé.

Et depuis 1993,

Prescrire

est financée uniquement par les abonnés

à

Prescrire

. Sans publicité ni subvention ni sponsor.

Un choix pragmatique.

Le cheminement pragmatique de l’équipe

Prescrire est la concrétisation du constat que chacun peut faire par

lui-même : pour être libre d’agir, en son âme et conscience, sur le

long terme, on a intérêt à choisir la moindre dépendance possible.

La tentation est pourtant grande d’accepter les conflits d’intérêts,

ces situations où le service rendu aux patients est mis en

concurrence avec l’obtention de rétributions par des tiers : firmes

du domaine de la santé, assureurs maladie, etc.

Quand on est médecin, on en vient alors à accepter de prescrire

tel médicament, plutôt que la meilleure solution pour le patient.

On quémande les moyens de sa formation permanente, de ses

plans de recherche, voire du fonctionnement de son service. Etc.

Quand on est pharmacien d’officine, on accepte de placer en

vitrine et sur son comptoir tout et n’importe quoi, au motif de coller

aux campagnes publicitaires télévisées. On accepte de vendre des

produits hors statut de médicament, sans garantie de composition

et sans données d’évaluation. Etc.

Un choix efficace.

Les exemples sont à l’infini. Mais la vitalité

de

Prescrire

à travers les décennies montre que la volonté de

moindre dépendance à la

Prescrire

s’avère depuis longtemps

un choix de sauvegarde, efficace, dans un monde où la confusion

des rôles, la compromission, voire la corruption, sont banalisées,

y compris sous divers faux-semblants. La moindre dépendance,

choisie, assumée et expliquée en toute transparence, c’est aussi

le seul moyen d’être crédible.

Choisir la moindre dépendance, c’est finalement simple. Il suffit

de le vouloir, d’y croire, de s’en donner les moyens, d’en faire valoir

l’importance décisive, et de durer.

En se posant souvent la question : pour qui travaille-t-on et de qui

défend-on les intérêts au bout du compte ?

Et en répondant : NON MERCI…, JE PRÉFÈRE LA LIBERTÉ.

La liberté d’agir dans le respect de l’avis et de la vie des patients.

Dans leur intérêt premier.

Prescrire